Soutenance Juliette Eyméoud — 15 décembre 2020

Juliette Eyméoud a le plaisir de vous convier à la soutenance de sa thèse de doctorat en histoire, intitulée « Les célibataires dans la noblesse française d’Ancien Régime », réalisée à l’EHESS sous la direction de Fanny Cosandey.

La soutenance se tiendra le mardi 15 décembre à partir de 14h. Conformément aux mesures sanitaires, vous ne pourrez pas y assister en chair et os, mais le lien suivant vous permettra de suivre l’entièreté des discussions :

https://websoutenance.ehess.fr/b/cos-ad6-jyc

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Le jury sera composé de :

  • Scarlett BEAUVALET, professeure à l’Université de Picardie (rapportrice)
  • Nicolas LE ROUX, professeur à l’Université Paris 13 (rapporteur)
  • Christophe DUHAMELLE, directeur d’études à l’EHESS
  • Elie HADDAD, chargé de recherche au CNRS
  • Bernard HOURS, professeur à l’Université de Jean Moulin – Lyon 3

 

Résumé de la thèse :

Ce travail porte sur les individus nobles voués au célibat par leur famille pour des raisons économiques, mais également selon des politiques de prestige. Le XVIIe siècle voit émerger le célibat comme un phénomène démographique qui concerne environ la moitié des hommes et des femmes né·e·s dans le second ordre. Il donne notamment naissance au célibat féminin laïque, en la personne des « filles majeures, usant et jouissant de leurs droits ». Cette force numérique (hommes et femmes, laïc·que·s et religieux·euses) nous indique qu’il s’agit bien d’un système mis en place par des lignages nobles qui tentent alors de protéger leurs patrimoines et de se distinguer par des alliances strictement endogames. Les célibataires jouent un rôle positif dans la conservation des biens et dans leur redistribution, ils sont des passeurs. Loin d’être stigmatisés, ils sont, au contraire, parfaitement intégrés à leur parentèle. De plus, le célibat ecclésiastique offre des bénéfices qu’il s’agit de conserver, quitte à recréer des célibataires à chaque génération. Cela vaut aussi bien pour des « lignes » masculines (abbés et évêques) que pour des « lignes » féminines, la qualité d’abbesse faisant également l’objet de transmission népotique. Ainsi, ce travail de thèse tend à démontrer que le mariage n’est pas le statut suprême de cette société d’Ancien Régime. Cela doit permettre de nuancer l’idée d’un sacrifice de la part d’individus privés de ce lien et privés de descendance légitime. Plus largement, cela doit permettre de questionner la naissance de l’image négative du célibat que nous conservons encore aujourd’hui. Cette image, organisée autour des archétypes de la vieille fille et du vieux garçon, est un héritage des Lumières et de la Révolution, de leurs inquiétudes natalistes et de leurs velléités familialistes.